1. Origine des armoiries
Atlas de Frederik V, vol. 2 “Le monde et l’Europe”, f°19 (détail) ©Der Kongelige Bibliotek |
Les armoiries apparaissent au milieu du XIIe siècle (1140-1160), dans la zone géographique située entre Rhin, Meuse et Loire qui deviendra le cœur de la région de l’héraldique dite “classique” (nord de la France, Angleterre, Pays-Bas, sud de l’Allemagne, Suisse et nord de l’Italie).
Nées sur les sceaux, les armoiries commencent à afficher leurs couleurs dès lors qu'elles apparaissent sur d'autres supports multiples et multi-formes. Elles permettent d’identifier les combattants sur les champs de bataille, à une époque où la tenue protectrice – cotte de maille et heaume, puis armure – ne permettait plus de distinguer amis et ennemis. Les armoiries se rencontrent d'abord sur la bannière fixée à l’extrémité de la lance, puis sur le bouclier et sont portées aussi sur la cotte d’armes (tunique en étoffe passée par-dessus la cotte de maille ou l’armure).
En dehors des champs de bataille, elles ne sont pas réservées à la noblesse. Elles permettent ainsi d’identifier corporations, communes, riches paysans… Elles ont et garderont le rôle des “cartes de visite” actuelles.
2. Origine de la langue du blason
L’histoire du blason (en tant que description des armoiries) peut se résumer comme suit :
L’histoire du blason (en tant que description des armoiries) peut se résumer comme suit :
- la naissance du blason au XIIIe siècle ;
- la période d’épanouissement et de stabilisation entre le XIIIe siècle et le milieu du XVIe siècle ; à la fin de cette période, le blason commence à décliner, la phrase devenant confuse du fait d’un excès de pédantisme des hérauts d’armes (les premiers “théoriciens”) ;
- une période très mitigée, du milieu du XVIe jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, époque au cours de laquelle naît l’héraldique, la science du blason, en même temps que les blasons cessent progressivement d’être déclamés sur le “terrain”. Presque tous les auteurs de manuels d’héraldique se préoccupent plus de compiler (1) les ouvrages des siècles précédents que de maintenir la langue du blason vivante. Ils inventent de nouveaux termes pour préciser des variantes infimes au niveau des représentations ; cela va provoquer un foisonnement de termes inutiles, une phrase alourdie et une description souvent redondante;
- à partir de 1789 et de la Révolution, l’héraldique est en dormance. Elle mettra du temps à s’en relever, utilisée de manière fantaisiste à l’époque romantique, puis intéressant les érudits du XIXe siècle – comme tout ce qui provient du Moyen Âge –, mais en tant que tradition désuète (2). Plusieurs traités (3) de qualité sont produits, qui permettront de retrouver des blasonnements corrects mais sans remettre en question les matériaux accumulés ;
- dans la deuxième moitié du XXe siècle, un renouveau et un regain d’intérêt permettent la production de nombreux ouvrages de qualité, dans lesquels les auteurs ont pris la peine d’étudier les premiers textes du blason et ont ainsi pu tenter de retrouver un langage épuré (4), sans les excès des siècles précédents.
La langue du blason sert à décrire les armoiries. Elle apparaît sous forme écrite, peu après 1250, environ un siècle après l’émergence des armoiries en tant que système emblématique héréditaire. Elle est écrite en langue vernaculaire (6), dans les divers parlers de l’ancien français.
Dans les langues avoisinantes, sa naissance est assez semblable mais avec quelques variantes : l’anglais utilise les termes français par le biais de l’anglo-normand qu’il finira au cours des siècles par adapter, surtout au niveau de la syntaxe ; l’italien et l’espagnol utilisent des termes calqués sur le français ; l’allemand et le néerlandais, par contre, conservent une langue du blason très proche de leur langue ordinaire.
Dans les langues avoisinantes, sa naissance est assez semblable mais avec quelques variantes : l’anglais utilise les termes français par le biais de l’anglo-normand qu’il finira au cours des siècles par adapter, surtout au niveau de la syntaxe ; l’italien et l’espagnol utilisent des termes calqués sur le français ; l’allemand et le néerlandais, par contre, conservent une langue du blason très proche de leur langue ordinaire.
En ce qui concerne la France, les armoriaux – recueils d’armoiries décrites en texte (Armorial Vermandois) ou en images (Armorial Le Breton) – apparaissent dans le même mouvement de passage généralisé à l’écrit de l’ancien français, au détriment du latin qui perd sa spécialité de langue écrite savante.
1. Armorial du héraut Vermandois, vers 1286-1300 ; copie du XVe s.
Notices 436 à 447, fin de la marche d’armes du Berry (©PAST:227) (6) 2. Armorial Le Breton, 1292-1294, page 36, écus 496 à 515 (©Archives Nationales) |
N.B. Le terme blason signifiait autrefois “description d’armoiries en texte” ; beaucoup de personnes l’utilisent actuellement, à tort, comme un synonyme du mot "armoiries".
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(1) compiler = additionner les informations sans les traiter de manière critique
(2) désuète = ancienne et dépassée
(3) traité = ouvrage qui est une somme de connaissances sur un sujet précis
(4) épuré = débarrassé de tous les détails inutiles
(5) vernaculaire = (pour une langue) parlée dans les limites d'une région
(6) PAST = Pastoureau, Traité d’héraldique, 1979
(1) compiler = additionner les informations sans les traiter de manière critique
(2) désuète = ancienne et dépassée
(3) traité = ouvrage qui est une somme de connaissances sur un sujet précis
(4) épuré = débarrassé de tous les détails inutiles
(5) vernaculaire = (pour une langue) parlée dans les limites d'une région
(6) PAST = Pastoureau, Traité d’héraldique, 1979
Este blog ha sido citado en un post del Blog de los Amigos del Museo de Valladolid dedicado a ál estudio heráldico del estandarte de San Mauricio.
RépondreSupprimerLe Musée de Valladolid (Espagne) a de nouveau soulevee la bannière de Saint-Maurice.
Il s'agit d'une bannière processionnelle faite en 1604 pour la procession de la traduction des corps de deux martyrs de la légion thébaine. Il représente Saint-Maurice, Saint-Victor et Saint-Ours.
La bannière est ornée des armoiries du roi Philippe III d'Espagne, la reine Marguerite d'Autriche-Styrie, le prince de Piémont et d'autres personnes alors présentes à Valladolid, car cette ville était alors la capitale, car cette ville était alors la capitale de la Cour d'Espagne:
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