lundi 16 décembre 2013

Gallica (BNF) - nouveautés fin 2013

La bibliothèque nationale de France (BNF) met régulièrement en ligne d'anciens manuscrits via le site de Gallica ce qui correspond, pour ce qui nous intéresse, à des armoriaux, des traités de blason et d'autres sortes d'ouvrages pouvant servir dans les recherches généalogiques.
     Après avoir donné la liste des nouveautés (depuis fin 2012), je présenterai plus avant quelques manuscrits, choisis pour leur intérêt, avec des illustrations et une identification plus précise quand cela est possible.
N.B. Les titres des manuscrits sont ceux fournis par la BNF, sauf pour ceux présentés en détail où j'ai restitué le titre utilisé classiquement par les spécialistes.
Mis à jour le 16 décembre 2015.
     Les documents rassemblés par Steen Clemmensen et rendus disponibles sur son site m'ont été d'une aide précieuse.
"La 3e est celle qu'usé encor presentement" ou Méthode pour dessiner les heaumes au XVe s. (f°116v),
Traité de Blason du XVe s., Ms Fr 23077 (©BNF)

samedi 26 octobre 2013

L'abeille, le papillon et autres "insectes"

Les papillons et autres insectes sont plutôt rares en héraldique. À travers plusieurs exemples, il sera intéressant de vérifier s'ils sont associés aux patronymes, principalement par leur statut d'armes parlantes.
"d'argent au chevron de sable accompagné de trois mouches [taons] du même",
Jacques Auguste de Thou (1553-1617) (AP) (©Laurent Granier, 2000)
     Au Moyen Âge, la catégorie des insectes comprend tous les insectes, tout ce qui rampe -mis à part les reptiles- et d'autres animaux comme le scorpion ou le cloporte (crustacé terrestre) ou encore l'araignée.
N.B. Mis à jour le 5 août 2015. Merci à G. Vansteenkiste et à K. Padberg Evenboer pour leurs remarques.

dimanche 28 avril 2013

L'Armorial de Jehan de Saintré - le "gotha" en 1456 (5)

Suite de l'exploration de l'armorial tiré de Jehan de Saintré, roman écrit par Antoine de La Salle. Après la Corbie, la Normandie et l'ensemble Berry-Bourbonnais-Auvergne, nous allons parcourir la Bretagne, l'Artois et la Bourgogne.
     Pour la présentation du roman et de son contexte, voir le premier billet sur l'armorial (ici). Les illustrations sont tirées autant que possible de l'Armorial Le Blancq (LBQ, voir ci-dessous).
Duché de Bretagne, LBQ f°91v (©BNF)

jeudi 11 avril 2013

L'héraldique japonaise

J'aimerais passer la plume à M. Lilian Cailleaud pour une courte présentation de l'héraldique japonaise, qui permettra aux amateurs d'héraldique européenne de se faire une idée sur ce que sont les mons par rapport aux armoiries européennes et surtout de mieux comprendre quelle est leur place au sein de la société japonaise.

par Lilian Cailleaud

     Le cas de l’héraldique japonaise est unique. C’est le seul système emblématique existant en dehors de l'Europe et de sa zone d'influence. Il n’est pas régi par des règles de blasonnement ni limité par la surface d’un écu. On peut parler d’héraldique japonaise et même de système héraldique japonais car les conditions nécessaires sont réunies. On voit des emblèmes distincts, propres à des personnes et parfois à des groupes de personnes, et héréditaires.
Bataille d'Anegawa, 1570 (paravent)

dimanche 31 mars 2013

Les éléments naturels en héraldique

"Dans les images du Moyen Âge, l’eau est rarement bleue. 
Elle est au contraire presque toujours verte […] 
L’eau étant un des quatre éléments […], est donc verte, 
l’air bleu, la terre noire et le feu rouge.
(Michel Pastoureau, Traité d'héraldique, 1997, 3e éd.)

     Parmi les éléments naturels utilisés comme figures en héraldique, nous présenterons les figures selon l’ordre des quatre éléments, et nous leur ajouterons les corps célestes.
     Seule l'étoile est courante dès le début du Moyen Âge. Au niveau statistique, c’est la figure la plus fréquente après le lion, que ce soit comme figure principale, secondaire ou encore sous forme de brisure. Les autres figures, rares, apparaissent progressivement et surtout à la fin du Moyen Âge.
-- "d’azur étoilé d’or, à la bande du même",
non identifié, Biccherne 1445, 3 (d'après Boos 327)

samedi 16 mars 2013

L'Armorial de Jehan de Saintré - le "gotha" en 1456 (4)

Nous continuons à parcourir l'armorial tiré de Jehan de Saintré, roman écrit par Antoine de La Salle. Après l'Anjou, le Ponthieu et le Vermandois, nous allons visiter la Corbie, La Normande et l'ensemble Berry-Bourbonnais-Auvergne.
     Le roman et son contexte ont été présentés dans le premier billet sur l'armorial (ici). Les illustrations sont tirées autant que possible de l'Armorial Le Blancq (LBQ, voir ci-dessous).
Comté de Corbie (AP), LBQ f°147r (©BNF)

samedi 9 mars 2013

Des larmes et des gouttes

Les larmes ou gouttes portent des noms différents selon leur couleur (ce qui était aussi le cas pour les besants/tourteaux).
     Ces figures, rares dans le monde de l'héraldique, ont pourtant bel et bien existé à la naissance du blason et sont même restées présentes en Angleterre et dans le monde anglophone. En héraldique continentale, on les trouve, sauf quelques exceptions, principalement comme exemples théoriques dans les Traités.
     Je vous présenterai les termes et leur histoire – termes que J. Guillim avait mentionnés sous forme d'une remarque dans son chapitre sur les "Humors" (p. 117) – ainsi que des illustrations tirées principalement du même auteur anglais dont l'ouvrage date de 1610 (merci à Paul J. Grant de m'avoir permis d'avoir accès à son exemplaire mis en couleur).
De geulle semé de larmes d'argent en pal,
exemple théorique trouvé dans
l'Universel Wapenboek KM 1008 (©KIK-IRPA, Brussels)
[FRA larme ou goutte ; ENG goutte ou gutte ; DEU Träne ; ESP lágrima ; ITA lacrima ou goccia]
[FRA goutté ; ENG goutté ou gutté ; DEU mit Tropfen besät ; NED bezaaid met druppels ; ESP goteado ; ITA gocciato]

jeudi 28 février 2013

L'Armorial de Jehan de Saintré - le "gotha" en 1456 (3)

Après les marches d'Île-de-France, Champagne, Flandre et Acquitaine, voici les marches d'Anjou, Ponthieu et Vermandois de l'armorial tiré de Jehan de Saintré, roman écrit par Antoine de La Salle.
     Le roman et son contexte ont déjà été présentés (ici). Les illustrations sont tirées autant que possible de l'Armorial Le Blancq (LBQ, voir ci-dessous).
Duché d'Anjou, LBQ f°57v (©BNF)

dimanche 24 février 2013

Richesse de la dérivation en langue du blason

La langue du blason, a été très productive au niveau des dérivés, tout particulièrement les diminutifs, et cela très tôt, dès l'ancien français.
     Les diminutifs peuvent prendre des terminaisons en -el/elle, -et/ette, -on/ion, -eau/au/ot/iau, -ine, -ille, -ier/ière, -olle, -oir et certains suffixes s'aditionnent parfois (ban +er +et pour banneret). Les diminutifs en -el sont plus fréquents aux débuts de la langue du blason (leur finale a évolué en -eau en français actuel). La forme -et/ette prédomine assez rapidement.
     Dans la langue du blason, les diminutifs sont généralement utilisés quand les figures sont au nombre de plus de trois, semblables, tout particulièrement dans les semés.
"d'or à une croix de gueules, cantonnée de quatre croisettes du même",
Beauvais, Armorial Le Blancq, marche du Beauvaisis, f°144r (©BNF) 
Remarque : cet écu correspond aux armes du "pays" du Beauvaisis ou de l'évéché de Beauvais, mais avec les clefs remplacées par des croisettes.

dimanche 10 février 2013

L'Armorial de Jehan de Saintré - le "gotha" en 1456 (2)

Voici les marches de Champagne, Flandre et Aquitaine de l'armorial tiré de Jehan de Saintré, roman écrit par Antoine de La Salle.
  Le roman et son contexte ont été présentés dans un billet précédent (ici). Les illustrations sont tirées majoritairement de l'Armorial Le Blancq (LBQ, voir ci-dessous).
Comté de Champagne, LBQ f°18v (©BNF)

jeudi 31 janvier 2013

Les besants et les tourteaux

Une figure ronde et pleine peut porter deux noms différents en héraldique selon la matière qui la compose. De métal, c’est un besant, d’émail ou de fourrure, c’est un tourteau. Le besant rappelle les pièces d’or ou d'argent de Byzance, le tourteau, les pains ronds ou les tourtes (le français courant a gardé le terme "tourteau" pour des gâteaux de céréales – graines ou oléagineux dégraissés – et de forme circulaire, servant de nourriture au bétail).
     Je présenterai les termes utilisés en héraldique, actuels, anciens, rares ou plus du tout usités, pour ensuite les illustrer. Les images sont tirées de l'Armorial Le Blancq (LBQ), de l'Armorial de l'Arlberg (ARL), de l'Armorial de la Toison d'Or (ETO), du Powell's Roll (PO), des ouvrages de Foster (1902) et de Parker (1894), ainsi que du Dictionnaire du blason d'E. de Boos.
"d'azur au besant d'or", [Mis ?],
Armorial Le Blancq, Bretagne, f°99v (©BNF)

samedi 19 janvier 2013

L'Armorial de Jehan de Saintré - le "gotha" en 1456 (1)

Jean de Saintré est le titre d'un roman écrit par Antoine de La Sale ou La Salle (v. 1385-1460) dont la première version (BNF NA 10057) a été rédigée le 6 mars 1456 . "Roman" est l'intitulé qu'on donnait aux œuvres écrites en langue romane (et non en latin) et plus tard, par élargissement de sens, à toute œuvre romanesque (et non documentaire).
     Ce roman est la description de l'éducation sentimentale et chevaleresque du jeune page Jehan de Saintré.
Illustration en couleur par le Maître de Wavrin pour :
Antoine de la Sale, Le Livre des premiers amours de messire Jehan de Saintré, le vaillant chevalier
(‘Petit Jehan de Saintré’), vers 1460. Brussel, Koninklijke Bibliotheek van België, Ms. 9547, fol. 23v
(ici dans "Prinsen en poorters" [Les princes et les bourgeois], 1998, par W.P. Blockmans, Walter Prevenier)

dimanche 6 janvier 2013

Les Rois Mages en héraldique

La Bible ne nous révèle pas grand-chose sur les Rois Mages : elle ne donne ni leur nombre, ni leur nom, ni s'ils étaient vraiment rois, ni d'où ils venaient précisément. La seule mention est faite par Mathieu (Mt.2:1 à 12) : "Jésus étant né à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici que des mages venus du Levant se présentèrent à Jérusalem en disant : "Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Car nous avons vu son étoile au Levant et nous sommes venus nous prosterner devant lui. […] ils s'en allèrent. Et voici que l'étoile qu'ils avaient vue au Levant les précédait, jusqu'à ce qu'elle vint se placer au-dessus de l'endroit où était l'enfant. À la vue de l'étoile, ils se réjouirent d'une très grande joie. Et entrés dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère, et tombèrent, prosternés, devant lui. Et, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent en dons de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Et avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, c'est par un autre chemin qu'ils se retirèrent dans leur pays"
N.B. Mise à jour le 26 novembre 2024 : correction de l'image d'accroche, complètement erronée : les armes Rei de Clavomnia, Livro do Armeiro-Mor, f°49 (©Arquivo Nacional Torre do Tombo) correspondent aux armes mythiques du royaume d'Esclavonie / Slavonie et n'ont rien à voir avec les Rois Mages. L'idée d'avoir les trois Rois Mages rassemblés en un seul écu était séduisante, mais non...
"Die sind die drey gesalbtten Konig", 1495-98
Jörg Rugen Wappenbuch (ULBT 545, f°4r detail)