Pour la présentation du roman et de son contexte, voir le premier billet sur l'armorial (ici). Les illustrations sont tirées autant que possible de l'Armorial Le Blancq (LBQ, voir ci-dessous).
Duché de Bretagne, LBQ f°91v (©BNF) |
• Liste des marches
-- la France ou l'Île-de-France (dont le Beauvaisis)
-- la Champagne
-- la Flandre
-- l'Aquitaine
-- l'Anjou (dont la Touraine et le Maine)
-- le Ponthieu
-- le Vermandois
-- la Corbie
-- la Normandie
-- le Berry, le Bourbonnais et l'Auvergne
-- la Bretagne
-- l'Artois
-- la Bourgogne
-- la Lorraine et le Barrois
-- le Dauphiné (= Viennois)
• Sources d'identification et de comparaison possible des illustrations/blasonnements
J'ai mis en gras les codes d'abrévations des armoriaux utilisés dans mes commentaires sur les notices.
-- 1375 NAV Armorial du héraut Navarre (sur Gallica)
-- 1380 URF Armorial Urfé (source supposée de PJS)
-- 1410-1420 LLG Armorial Lalaing (édition par M. Popoff en 1989)
-- 1417-1420 CAM Armorial de la Cour amoureuse
-- 1436-1440 ETO Grand armorial de la Toison d'or
-- 1456 PJS Prusse - Jehan de Saintré
-- 1445-1456 REV Armorial Revel (sur Gallica)
-- 1454-1458 BER Armorial de Gilles le Bouvier, héraut Berry (sur Gallica)
-- 1470-1480 (pour sa partie la plus récente) LBR Armorial Le Breton (aux Archives nationales)
-- v. 1560 LBQ Armorial Le Blancq (sur Gallica)
N.B. Les illustrations non trouvées dans LBQ ont été remplacées par des illustrations tirées d'un des armoriaux cités ou, à défaut, des dessins en noir et blanc provenant de la compilation effectuée par les frères Rolland pour illustrer l'ouvrage de Rietstap.
Pour rappel : Je mentionne la marche d'origine de certaines familles quand, dans les armoriaux, elles ont été rattachées à une autre marche. Dans le même esprit, je donne le blasonnement classique sous les illustrations, en réservant mes commentaires pour les placer juste après chaque blasonnement tiré du roman.
[f°116v]
Ceulx de la marche de Bretaigne qui y furent :
Rolland (3 pl. 257), L'Isle-Jourdain en Armagnac ; LBR 126.
-- Le viconte de le Besliere [La Bellière] qui portoit esquartellé d'argent et de geulles, et crioit : "La Belliere !"
BER 1005 donne un écartelé d'argent et de sable, que l'on retrouve dans NAV 754.
-- Le seigneur de Chastel Brient [Châteaubriant], de geulles, semé a fleurs de liz d'or, et crioit : "Chastel Brient !"
LBR 859.
-- Le seigneur de Rais qui portoit d'or, a une croix de sable, et crioit : "Rais !".
Armes des Rais devenus barons de Retz.
-- Et le seigneur de Mallestret [Malestroit] de geulles, a torteaux d'or, et crioit : "Mallestret !"
Malestroit dans LBQ ; LBR 813, aux quartiers 2 et 3.
Et maintz aultres chevaliers et escuiers de laditte marche.
De la marche d'Arthois y furent :
-- Messire Loys d'Arthois [Artois] qui portoit d'Arthois, c'est de geulles, a ung lyon d'or armé d'asur, et crioit : "Arthoiz !"
Artois ancien.
-- Le conte de Saint Pol [Luxembourg, comte de Saint-Pol], qui s'y fist chevalier, d'argent, au lyon de geulles, a la queue forchee et croisee, couronné et armé d'or.
Ce sont, en fait, les armes Limbourg, adoptées par la branche cadette des Luxembourg, les Luxembourg-Ligny (ou Luxembourg-Saint-Pol). CAM 24 (Pierre de Luxembourg), 25 (Jean de Luxembourg, avec un lambel d'azur), 78 (Louis de Luxembourg, évêque, frère de Pierre et de Jean) ; LBR 85.
-- Le seigneur de Fiennes, qui portoit d'argent, au lyon de sable, et crioit : "Fiennes !"
La seigneurie de Fiernnes passera plus tard aux Luxembourg-Saint-Pol ; LBR 569.
-- Le seigneur de Bethune [Béthune], qui portoit d'argent, a une faisse de geulles, et crioit : "Bethune !"
L'avoué de Béthune ; LBR 341.
-- Le seigneur de Renty, d'argent, a troiz dolloires de geulles, et crioit : "Renty !"
LBR 519 ; dans CAM, les armes Renty sont brisées d'un lambel ou écartelées.
-- Le seigneur de Cresecques [Crésecques], d'asur, a troiz faisses jumelles d'or, et crioit : "Boullongne !'
Le blasonnement de La Salle donne des jumelles au lieu de tierces, et sans le chef ; LBQ et LBR 297 ont les armes brisées d'un chef d'or.
-- Le seigneur de Bailleul … [f°117r] …d'asur, freté d'or, et crie : "Bailleul !"
Rolland (1, pl. CVIII) ; mêmes armoiries dans CAM f° 63v mais qui sont Courcy.
-- Le seigneur d'Inchy, faissié de .vi. pieces d'or et de sable, et crye "Inchy !"
LBQ : armes brisées d'une bordure ; CAM 221 (Gérard d'Inchy) et 300 (Beaugeois d'Inchy, fils de Gérard), les deux écus avec bordure.
-- Le seigneur de Humieres [Humières], d'argent, freté de sable, a troiz lambeaux de geulles.
LBQ donne les armes pleines ; CAM 368 (Dreux de Humière, sans brisure) ; LBR 541.
Et maintz aultres chevaliers et escuiers de laditte marche d'Arthoiz.
De la marche de Bourgongne, duchié et conté qui y furent. Marche de Champaigne
-- Le conte de Bourgongne [le comte palatin de Bourgogne], qui, pour servir le roy, se offrist a aller soubz sa baniere, combien qu'il ne fus point son subget, qui portoit d'asur, a un lyon d'or, et crioit : "Chastillon !"
LBQ met le champ de gueules au lieu d'azur ; LBR 117 sans billettes.
-- Le conte d'Ausserre [Chalon, comte d'Auxerre], qui portoit de geulles, a la bende d'or, et crioit : "Ausserre !"
LBQ : Jean de Chalon brise d'une molette d'azur sur la bande, en chef ; LBR 454.
-- Le seigneur de Montagut [Montaigu] d'asur, au lyon d'argent, et crioit : "Montagu !"
Rolland (4, pl. CCXXXI) donne Montaigu (Poligny, Franche-Comté).
-- Le seigneur de Vergy, de geulles, a troiz quintes foeulles d'or, et crioit : "Vergy !"
CAM 271 (Jean de Vergy) et 305 (Antoine de Vergy, fils de Jean, écu brisé d'un lambel d'argent) ; LBR 419.
Palliot cite «Saint-Georges en Bourgongne, d'or à la Croix de gueules» (1664, p. 226, fin 9e ligne). Varennes donne l'inverse : «Sainct Georges en Bourgongne porte de gueules, à la croix d'or» (1640, p. 404)
Palliot a donné les couleurs inversées par rapport à ses sources, car dans son ouvrage sur "Histoire généalogique des comtes de Chamilly de la maison de Bouton…" (1671), on trouve p. 74 mention de la famille de Saint-George, "de gueules à la croix d'or", illustration à l'appui.
Absent dans LBQ.
Palliot a donné les couleurs inversées par rapport à ses sources, car dans son ouvrage sur "Histoire généalogique des comtes de Chamilly de la maison de Bouton…" (1671), on trouve p. 74 mention de la famille de Saint-George, "de gueules à la croix d'or", illustration à l'appui.
Absent dans LBQ.
-- Le seigneur de Charny, de geulles, a troiz escussons d'argent, et crioit : "Charny !"
CP Charni ; LBR 739.
-- Le seigneur de Chassenay, de geulles, a la faisse d'or.
Pas d'identification précise. Même graphie dans LBQ.
-- Et le seigneur d'Anthoigny, de sable a deux bars endossez d'or, a croisettes recroisettees de meismes, et crioit : "Anthoigny !"
LBQ donne la graphie Antegny.
Et maintz aultres chevaliers et escuiers desdittes duchiez et contez de Bourgongne
(à suivre)
La première illustration m'a fait repenser que certains aiment à dire qu'il existe une tradition bretonne dans la représentation des mouchetures dans le cas D'hermine plain: elles ne se coupent pas au bord du champ. Qu'en est-il ? Question de style / époque ? Ou est-ce une interprétation (politique) individuelle du "plain" versus le semé de lys or ? Quid du vair si l'on reste dans le cas des fourrures ?
RépondreSupprimerMerci
Je suppose que vous connaissez l'origine de l'hermine bretonne (brisure de la maison de Dreux ayant rempli tout l'écu chez les ducs de Bretagne).
SupprimerEn ce qui concerne l'hermine plain, la représentation est anciennement avec les mouchetures entières (ce qui était aussi le cas du semé). Donc, effectivement, une question de style et d'époque.
Pour le vair, vu sa représentation très stylisée impossible à ne pas couper au bord, il ne comporte que rarement des pièces entières, sauf dans le "gros-vair".
J'ai un billet presque fini sur ces deux fourrures...
Merci. Au plaisir de lire votre billet sur les fourrures.
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