dimanche 29 juillet 2012

Attributs et Bestiaires

En héraldique, les attributs donnés à un certain nombre d’animaux aident à les identifier : l’autruche tient un fer à cheval dans son bec et la grue une pierre dans sa patte. Ces identificateurs sont issus des Bestiaires du Moyen Âge.
   Les figures héritées des Bestiaires comportent des animaux vrais et des animaux imaginaires, ainsi que certains êtres hybrides.
   Après les avoir présentés rapidement, je les reprendrai un par un pour donner plus de détails iconographiques et lexicographiques
   Certains attributs ne sont blasonnés que s’ils sont d’une couleur spécifique ou encore pour signaler qu'ils sont absents, deux indices de leur relative ancienneté.
   L'attribut peut aussi être absent dans le cas d'armes parlantes : en effet, il n'est pas nécessaire de préciser l'identité de la figure, le nom du porteur d'armes servant d'indice.
Thomas Sybel de Aynsford (1531), Coll. Arms, ms D.13, f° 2
(détail de la couverture de l'ouvrage de Rodney Dennys, The Heraldic Imagination,
New York: Clarkson N. Potter, 1975)

samedi 14 juillet 2012

La notion de "contre-" en langue du blason

L’élément de composition contre- ne peut être présenté sans faire appel aux illustrations qui permettent de mieux appréhender les subtilités de son emploi. La majorité des qualificatifs composés de contre- peut se présenter sous deux formes qui varieront selon les époques : fascé peut donner contre-fascé ou fascé-contre-fascé, cette dernière formule décrivant plus finement certaines compositions : un fascé-contre-fascé est un fascé auquel on a accolé son reflet (comme dans un miroir), avec les couleurs alternées au niveau du trait de partition.
  L'exemple suivant permet de comprendre que la notion de "contre-" était utilisée pour traduire des dessins complexes tout en cherchant à garder une formule concise.
Condet, s. de Morialmé, BEL 40r6 (illustration d'après Boos 19) - ce qui est blasonné actuellement :
"de vair en chevron à deux étais de gueules" [description qui ne donne pas l'information
que les pointes des cloches de vair se touchent et qui risque d'être incomplète pour permettre
de dessiner l'écu sans modèle] - blasonnement dans l'armorial du héraut Orléans, avant 1342 :
""De Moriamés, vairé contre vayré chevronné contre chevronné sur le tout trois chevrons de gl." -
autre illustration dans l'armorial Le Bouvier, v. 1454-1457, avec blasonnement restitué
["vairé en sautoir, à deux chevrons de gueules brochant sur le tout"] -
on rencontre cet écu aussi dans Navarre 1188, Gelre 1016 et Bergshammar 1221

dimanche 8 juillet 2012

Les mésaventures du lion de la famille Tranchelion

Au cours de l’histoire de l’héraldique, les armoriaux, catalogues d’armoiries décrites ou illustrées se sont succédés. Si l’on étudie les armes d’une famille, on constate que le texte et l’image peuvent se répondre de manière exacte ou inexacte. Cela fait ressortir la possibilité, rare, de variation de sens et d’image.
   J’ai choisi, comme exemple, celui de la famille Tranchelion.
Sceau Tranchelion de 1540 (d’après Brault fig. 139)