vendredi 5 juillet 2019

L'image de la femme dans l'armorial Grünenberg, 1483

La mise en ligne fin 2015 de l'original de l'armorial Grünenberg m'a donné l'opportunité de présenter l'image de la femme dans ce manuscrit resté longtemps non consultable par le grand public.
GRÜNENBERG (Konrad), Des Conrad Grünenberg Ritters und Bürgers zu Constanz Wappenbuch, Konstanz, 1483.
     L'original, Ms VIII. HA Siegel, Nr.21, est conservé à Berlin-Dahlem, au Geheime Staats Archiv Preussicher Kulturbesitz (consultable en ligne ici ou ici).
Cimier en forme de buste de femme, Hegau (vue 282  = f°125r)
Cimier en forme de tête de vierge, Großchlag (vue 310  = f°148r)
     En parcourant ce somptueux armorial, j'ai été frappée par la richesse des images, dessinées d'un trait réellement artistique. L'armorial comprend presque un cimier par écu, ce qui est une excellente occasion de mettre en scène des figures féminines.
N.B. du 12 juillet 2019 : notices des n°87-88-89 complétées. Une figure oubliée, le n°29bis, a été ajoutée.

lundi 18 avril 2016

Toison d'Or - Le chapitre de Valenciennes (2 mai 1473)

L'Ordre de la Toison d'Or a été fondé le 10 janvier 1430 par Philippe le Bon, duc de Bourgogne. Les membres de l'ordre se réunissaient régulièrement lors de chapitres tenus dans des villes différentes.
     Les armes des chevaliers de l'Ordre de la Toison d'Or sont conservées dans plusieurs armoriaux, ainsi que sur des panneaux de bois, peints à l'occasion de la tenue de certains des chapitres de l'ordre.
1. «Charles Duc de Bourg[og]ne, Chief Du Toison d'or 1473», Charles Ier le Hardi ou le Téméraire, duc de Bourgogne, 1433-1477, marche de Flandre, brevet n°35 (Dijon 1433), mots : "Je l'ay emprins" "Ainsy je frappe"
[Charles a été fait chevalier l'année de sa naissance, ce qui est peu fréquent] (The Hague, f°55v)

dimanche 14 juin 2015

Héraldique et mort, une alliance (d)étonnante

L'allusion à la mort est rare en héraldique, mais la manière dont elle est présentée rappelle la façon dont on peut parfois "rire de la mort" pour ne pas se laisser dominer par la peur...
-- vers 1530, [de sable à la tête de mort au naturel, à la bordure d'argent],
Eufullmer (armes imaginaires d'Evil Merodach, fils de Nabuchodonosor II)
(Sammelband mehrerer Wappenbücher, (?)Augsburg,
Sud de l'Allemagne, f°27r [BSB-Hss Cod.icon. 391])
N.B. Mis à jour le 6 août 2015. Merci à Bas den Brok pour ses corrections concernant les armes imaginaires d'Évil Merodac.

lundi 5 janvier 2015

Le rôle d'armes de Zurich / Zürcher Wappenrolle

L'université de Fribourg (Suisse) a eu la très bonne idée de mettre en ligne le rôle d'armes de Zurich, en haute définition, le 18 décembre 2014, via son site "e-codices" (ici).
     Cela va nous permettre d'admirer ce magnifique armorial, si particulier en raison de la nature de son support.
     Le rôle d'armes de Zurich ou Zürcher Wappenrolle est daté des années 1330-1345. Il se trouve au Schweizerisches Nationalmuseum, sous la cote AG 2760.
N.B. Mis à jour le 7 janvier 2005.
23 Deutches Reich/Empire romain germanique -- 24 Frankreich/France -- 25 Böhmen/Bohême
(deuxième fragment, début du recto du f°2)

jeudi 25 septembre 2014

L'Armorial de Jehan de Saintré - le "gotha" en 1456 (6)

Fin de l'édition de l'armorial tiré de Jehan de Saintré, roman écrit par Antoine de La Salle. Après la Bretagne, l'Artois et la Bourgogne, nous allons terminer par la Lorraine, le Barrois et le Dauphiné.
     Cette dernière partie récapitule la liste des patronymes rencontrés (voir en fin de billet).
     Pour la présentation du roman et de son contexte, voir le premier billet sur l'armorial (ici). Les illustrations sont tirées autant que possible de l'Armorial Le Blancq (LBQ, voir ci-dessous).
Duché de Bar, LBQ f°44v (©BNF)

jeudi 6 mars 2014

L'hermine et le vair en héraldique

Les fourrures sont une catégorie importante de "couleurs" en héraldique.
     Elles ne sont perçues en héraldique ni comme une combinaison de blanc avec des mouchetures noires (l'hermine), ni comme une alternance de cloches bleues et blanches (le vair), mais comme des "couleurs à part entière" que l'on peut associer soit avec les métaux (or, argent), soit avec les émaux (gueules, azur, sinople, sable ou pourpre), constituant ce qui peut être interprété comme des "champs factices".
     Appelées également pannes ou pennes autrefois, les fourrures comprenaient alors aussi le sable (nom héraldique de la zibeline) et fort probablement le gueules (nom donné à la fourrure prise au niveau du cou, sous la gueule des animaux, fourrure recherchée et teinte en rouge de surcroît).
     L'hermine et le vair présentent une grande diversité dans leurs variantes. Si certaines sont fort rares, d'autres sont plus faciles à rencontrer.
     L'hermine et le vair avaient déjà été présentés rapidement dans le billet sur Les Couleurs en héraldique.
«d'hermine plain», armes de Bretagne, probablement celles du duc François II,
père d'Anne de Bretagne (château des ducs de Bretagne, Nantes ; photo ©AnneBhD)

lundi 16 décembre 2013

Gallica (BNF) - nouveautés fin 2013

La bibliothèque nationale de France (BNF) met régulièrement en ligne d'anciens manuscrits via le site de Gallica ce qui correspond, pour ce qui nous intéresse, à des armoriaux, des traités de blason et d'autres sortes d'ouvrages pouvant servir dans les recherches généalogiques.
     Après avoir donné la liste des nouveautés (depuis fin 2012), je présenterai plus avant quelques manuscrits, choisis pour leur intérêt, avec des illustrations et une identification plus précise quand cela est possible.
N.B. Les titres des manuscrits sont ceux fournis par la BNF, sauf pour ceux présentés en détail où j'ai restitué le titre utilisé classiquement par les spécialistes.
Mis à jour le 16 décembre 2015.
     Les documents rassemblés par Steen Clemmensen et rendus disponibles sur son site m'ont été d'une aide précieuse.
"La 3e est celle qu'usé encor presentement" ou Méthode pour dessiner les heaumes au XVe s. (f°116v),
Traité de Blason du XVe s., Ms Fr 23077 (©BNF)

samedi 26 octobre 2013

L'abeille, le papillon et autres "insectes"

Les papillons et autres insectes sont plutôt rares en héraldique. À travers plusieurs exemples, il sera intéressant de vérifier s'ils sont associés aux patronymes, principalement par leur statut d'armes parlantes.
"d'argent au chevron de sable accompagné de trois mouches [taons] du même",
Jacques Auguste de Thou (1553-1617) (AP) (©Laurent Granier, 2000)
     Au Moyen Âge, la catégorie des insectes comprend tous les insectes, tout ce qui rampe -mis à part les reptiles- et d'autres animaux comme le scorpion ou le cloporte (crustacé terrestre) ou encore l'araignée.
N.B. Mis à jour le 5 août 2015. Merci à G. Vansteenkiste et à K. Padberg Evenboer pour leurs remarques.

dimanche 28 avril 2013

L'Armorial de Jehan de Saintré - le "gotha" en 1456 (5)

Suite de l'exploration de l'armorial tiré de Jehan de Saintré, roman écrit par Antoine de La Salle. Après la Corbie, la Normandie et l'ensemble Berry-Bourbonnais-Auvergne, nous allons parcourir la Bretagne, l'Artois et la Bourgogne.
     Pour la présentation du roman et de son contexte, voir le premier billet sur l'armorial (ici). Les illustrations sont tirées autant que possible de l'Armorial Le Blancq (LBQ, voir ci-dessous).
Duché de Bretagne, LBQ f°91v (©BNF)

jeudi 11 avril 2013

L'héraldique japonaise

J'aimerais passer la plume à M. Lilian Cailleaud pour une courte présentation de l'héraldique japonaise, qui permettra aux amateurs d'héraldique européenne de se faire une idée sur ce que sont les mons par rapport aux armoiries européennes et surtout de mieux comprendre quelle est leur place au sein de la société japonaise.

par Lilian Cailleaud

     Le cas de l’héraldique japonaise est unique. C’est le seul système emblématique existant en dehors de l'Europe et de sa zone d'influence. Il n’est pas régi par des règles de blasonnement ni limité par la surface d’un écu. On peut parler d’héraldique japonaise et même de système héraldique japonais car les conditions nécessaires sont réunies. On voit des emblèmes distincts, propres à des personnes et parfois à des groupes de personnes, et héréditaires.
Bataille d'Anegawa, 1570 (paravent)