vendredi 30 novembre 2012

La thématique du vocabulaire du blason

La langue du blason a une syntaxe figée qui permet, surtout en français, d'aboutir à une formulation très succincte. Le vocabulaire, en revanche, est un champ ouvert, permettant d'accueillir tout terme actuel ou plus ancien.
     De nombreux traités d'héraldique ont proposé leur propre classification. Je n'en ai retenu aucune, car elles rangeaient les différents éléments suivant les critères de l'époque de l'auteur. La classification choisie est celle qui me paraît la plus proche de la manière dont le monde était conçu au Moyen Âge.
"d’or au coq de sable, armé, becqué,
crêté et barbé de gueules, allumé d’argent",
Chinq de Barcoph, Cour amoureuse 625 (d'après Boos 676)

mardi 20 novembre 2012

L'armorial du "Cuer d'amours espris" (1457)

René d'Anjou (1409-1480), surnommé "le Bon Roi René", fut un roi sans royaume. Prince lettré, protecteur des arts, il était poète et auteur à ses heures. Il était plus à l'aise dans l'administration de ses domaines (Anjou, Lorraine et Provence) que dans la diplomatie ou l'art de la guerre. Attaché aux valeurs du passé, il aurait sans doute préféré naître un siècle plus tôt. Fin connaisseur de l'héraldique, il écrivit le fameux Livre des tournois ("Traicitié de la forme et devis comme on fait les tournoys"), ouvrage de référence encore aujourd'hui (Ms fr  2695, de la bibliothèque nationale de France).
     Le "Livre du cuer d'amours espris" fut écrit en 1457. La BNF à Paris en possède une copie (Ms fr 24399). Il en existe une autre, illustrée de façon plus prestigieuse mais dont le texte est moins fidèle, à la National-Bibliothek de Vienne en Autriche (cod. Vindobonensis 2597). Les deux copies datent des années 1460.
     Florence Bouchet (2003) présente ainsi cet ouvrage : "C'est l'œuvre d'un homme vieillissant et le reflet d'un âge finissant, dont le monde imaginaire a lui aussi vieilli. Une œuvre désenchantée, mais dont la mélancolie nous enchante."
"L'armorial", Ms fr 24399, f°91 (©BNF)