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samedi 9 mars 2013

Des larmes et des gouttes

Les larmes ou gouttes portent des noms différents selon leur couleur (ce qui était aussi le cas pour les besants/tourteaux).
     Ces figures, rares dans le monde de l'héraldique, ont pourtant bel et bien existé à la naissance du blason et sont même restées présentes en Angleterre et dans le monde anglophone. En héraldique continentale, on les trouve, sauf quelques exceptions, principalement comme exemples théoriques dans les Traités.
     Je vous présenterai les termes et leur histoire – termes que J. Guillim avait mentionnés sous forme d'une remarque dans son chapitre sur les "Humors" (p. 117) – ainsi que des illustrations tirées principalement du même auteur anglais dont l'ouvrage date de 1610 (merci à Paul J. Grant de m'avoir permis d'avoir accès à son exemplaire mis en couleur).
De geulle semé de larmes d'argent en pal,
exemple théorique trouvé dans
l'Universel Wapenboek KM 1008 (©KIK-IRPA, Brussels)
[FRA larme ou goutte ; ENG goutte ou gutte ; DEU Träne ; ESP lágrima ; ITA lacrima ou goccia]
[FRA goutté ; ENG goutté ou gutté ; DEU mit Tropfen besät ; NED bezaaid met druppels ; ESP goteado ; ITA gocciato]

jeudi 31 janvier 2013

Les besants et les tourteaux

Une figure ronde et pleine peut porter deux noms différents en héraldique selon la matière qui la compose. De métal, c’est un besant, d’émail ou de fourrure, c’est un tourteau. Le besant rappelle les pièces d’or ou d'argent de Byzance, le tourteau, les pains ronds ou les tourtes (le français courant a gardé le terme "tourteau" pour des gâteaux de céréales – graines ou oléagineux dégraissés – et de forme circulaire, servant de nourriture au bétail).
     Je présenterai les termes utilisés en héraldique, actuels, anciens, rares ou plus du tout usités, pour ensuite les illustrer. Les images sont tirées de l'Armorial Le Blancq (LBQ), de l'Armorial de l'Arlberg (ARL), de l'Armorial de la Toison d'Or (ETO), du Powell's Roll (PO), des ouvrages de Foster (1902) et de Parker (1894), ainsi que du Dictionnaire du blason d'E. de Boos.
"d'azur au besant d'or", [Mis ?],
Armorial Le Blancq, Bretagne, f°99v (©BNF)

lundi 29 octobre 2012

Ordre de description en langue du blason

Ce billet sera majoritairement en noir et blanc, ce qui permettra de faire ressortir en rouge les numéros précisant dans quel ordre le blasonnement doit être énoncé.
   Il est intéressant de noter que l'ordre dans le blasonnement peut différer d'une langue à l'autre. Par exemple, pour Bourgogne "dit ancien" (ancien duché de Bourgogne), on relève :
Le duc de borgongne, LBR pl. 6, 13 (©AN)

jeudi 28 juin 2012

Figures (pièces, meubles) en nombre

La disposition des éléments en nombre est en rapport avec la forme ancienne de l’écu, en triangle. Avec l’évolution de l’écu vers la forme carrée pour aboutir à la forme dite “à la Bara” (avec le bas en forme d'accolades [merci à Rincevent]), les éléments d’un écu ancien sont devenus difficiles à répartir de façon équilibrée.
1292-95 - Le vidame de Chartres, LBR 392 (©Archives Nationales)
1370-86 - Die Here v. Vydame v. Tsaerters, GEL 450, f° 50v
(merci à YdT pour la numérisation et la colorisation de l'écu)
1436-1440 - peut-être Guillaume, vidame de Chartres, ETO France 54v (©BNF)
1579 - Le vidame de Chartres, Bara (d'après Boos 689)
   Dans l’exemple ci-dessus, la même figure est représentée dans LBR avec neuf merlettes, dans GEL neuf encore, étranglées par le changement de forme de l’écu et que l'on peut aussi blasonner d’or à deux fasces de sable à l’orle de neuf merlettes du même, qui passent ensuite dans ETO à sept pour garder une composition équilibrée. Bara, avec sa forme d’écu parfaitement carré, restitue sans problème les neuf merlettes.

lundi 9 avril 2012

Notions - les meubles


Nous avons parcouru les partitions (ou divisions qui créent des zones distinctes à l'intérieur de l'écu) et les pièces (figures principales dont la position est fixe et le nombre limité). Nous allons examiner maintenant les meubles, figures dont la place n'est pas fixe. Soit on peut donner leur nombre, soit elles peuvent être innombrables ou sans nombre (on parle alors d'un semé). Leur spécificité, rare en héraldique, est de constituer un ensemble ouvert : toute nouvelle figure peut être introduite en héraldique en tant que meuble. On trouve ainsi des mongolfières pour la famille de Montgolfier.
     Furetiere nous dit qu'un meuble, c’est « tout ce qui charge, brise ou accompagne les pieces & les divisions d’un escu » (1690, notice “meuble”).
[FRA meuble ; ENG charges ; DEU Figur ou Zeichen ; ESP muebles]