De nouveaux manuscrits ont été mis en ligne par Gallica, site présentant les ouvrages numérisés par la Bibliothèque Nationale de France.
Les armoriaux sont présentés sous des titres peu précis (généralement le début du texte du manuscrit) et des dates approximatives.
J'ai donc mené une enquête pour retrouver leur identité et la date de l'original (quand il s'agissait d'une copie manuscrite ultérieure).
Les manuscrits sont rangés du plus ancien au plus récent. Plusieurs manuscrits "célèbres" peuvent enfin être admirés en ligne.
N.B. du 2 février 2013 : je n'avais pas vu qu'il y avait aussi l'Armorial Le Bouvier, dit Berry. Je l'ai ajouté.
Mis à jour le 8 février 2015.
lundi 31 décembre 2012
dimanche 23 décembre 2012
L'étoile des princes des Baux de Provence
Originaire de la ville des Baux de Provence, cette maison, jadis souveraine, a longtemps dominé la vie politique de la région du comtat Venaissin et de la Provence. Après avoir construit un château dans cette ville (le Castrum Balcius est cité en 981), ils prirent son nom comme patronyme, Des Baux.
Comme c'est bientôt Noël, j'ai voulu faire un billet sur l'emblème de cette famille, cette étonnante étoile à seize rais, très rare en Occident.
Les seigneurs des Baux prétendaient descendre du Roi mage Balthazar. Aussi prirent-ils pour emblème l'étoile de la nativité à seize branches : "de gueules à l'étoile à seize rais d'argent" et, en italien, "di rosso, alla stella (16) d'argento" ou "di rosso alla cometa di sedici raggi d'argento" (le terme comète rappelle le lien avec les Rois mages).
-- 1345?, Baoscich, Rubcich (Stanislaus), Insignia procerum Bosnae, Croatiae, Illyriae, &c, quorum alter liber unicus asservatur penes Ragusii Rempublicam, f°38 (©Biblioteca estense universitaria) [armorial sur la Dalmatie, la Croatie, la Bosnie et les Balkans] |
mardi 11 décembre 2012
La harpe du roi David des Landschad von Steinach
La maison des Landschad von Steinach est très ancienne. Elle prend naissance au Moyen Âge, à Steinach am Neckar, au sud de l'Odenwald (chaîne de montagnes) près d'Heidelberg. Famille vassale des évêques de Spire [Speyer, Rheinland-Pfalz] au XIIe siècle, elle comprend par la suite plusieurs personnages importants à la tête du comté palatin du Rhin, l'un des sept plus anciens électorats du Saint-Empire germanique. Le dernier porteur du nom s'éteint en 1653.
Leurs armes se blasonnent ainsi en allemand : Eine schwarze Harfe mit roten Saiten auf goldenem Grund ["d'or à la harpe de sable cordée de gueules"]. Elles comprennent une harpe dont le nombre de cordes varie et dont le bois est le plus souvent décoré d'une tête de dragon.
Leurs armes se blasonnent ainsi en allemand : Eine schwarze Harfe mit roten Saiten auf goldenem Grund ["d'or à la harpe de sable cordée de gueules"]. Elles comprennent une harpe dont le nombre de cordes varie et dont le bois est le plus souvent décoré d'une tête de dragon.
1592, Vorsatz in der "Landschadenbibel", Universitätsbibliothek Heidelberg, Cod. Heid. 370,21 (Hinz 2012 : 256, abb. 320) |
vendredi 30 novembre 2012
La thématique du vocabulaire du blason
La langue du blason a une syntaxe figée qui permet, surtout en français, d'aboutir à une formulation très succincte. Le vocabulaire, en revanche, est un champ ouvert, permettant d'accueillir tout terme actuel ou plus ancien.
De nombreux traités d'héraldique ont proposé leur propre classification. Je n'en ai retenu aucune, car elles rangeaient les différents éléments suivant les critères de l'époque de l'auteur. La classification choisie est celle qui me paraît la plus proche de la manière dont le monde était conçu au Moyen Âge.
"d’or au coq de sable, armé, becqué, crêté et barbé de gueules, allumé d’argent", Chinq de Barcoph, Cour amoureuse 625 (d'après Boos 676) |
mardi 20 novembre 2012
L'armorial du "Cuer d'amours espris" (1457)
René d'Anjou (1409-1480), surnommé "le Bon Roi René", fut un roi sans royaume. Prince lettré, protecteur des arts, il était poète et auteur à ses heures. Il était plus à l'aise dans l'administration de ses domaines (Anjou, Lorraine et Provence) que dans la diplomatie ou l'art de la guerre. Attaché aux valeurs du passé, il aurait sans doute préféré naître un siècle plus tôt. Fin connaisseur de l'héraldique, il écrivit le fameux Livre des tournois ("Traicitié de la forme et devis comme on fait les tournoys"), ouvrage de référence encore aujourd'hui (Ms fr 2695, de la bibliothèque nationale de France).
Le "Livre du cuer d'amours espris" fut écrit en 1457. La BNF à Paris en possède une copie (Ms fr 24399). Il en existe une autre, illustrée de façon plus prestigieuse mais dont le texte est moins fidèle, à la National-Bibliothek de Vienne en Autriche (cod. Vindobonensis 2597). Les deux copies datent des années 1460.
Florence Bouchet (2003) présente ainsi cet ouvrage : "C'est l'œuvre d'un homme vieillissant et le reflet d'un âge finissant, dont le monde imaginaire a lui aussi vieilli. Une œuvre désenchantée, mais dont la mélancolie nous enchante."
Le "Livre du cuer d'amours espris" fut écrit en 1457. La BNF à Paris en possède une copie (Ms fr 24399). Il en existe une autre, illustrée de façon plus prestigieuse mais dont le texte est moins fidèle, à la National-Bibliothek de Vienne en Autriche (cod. Vindobonensis 2597). Les deux copies datent des années 1460.
Florence Bouchet (2003) présente ainsi cet ouvrage : "C'est l'œuvre d'un homme vieillissant et le reflet d'un âge finissant, dont le monde imaginaire a lui aussi vieilli. Une œuvre désenchantée, mais dont la mélancolie nous enchante."
"L'armorial", Ms fr 24399, f°91 (©BNF) |
mercredi 31 octobre 2012
La maison de Rethel : Halloween au Moyen Âge ?
Non, cette image n'a aucun lien avec Halloween (fête correspondant à l'origine au nouvel an celtique, largement adoptée depuis dans le monde anglo-saxon).
Ces espèces de chauves-souris sont en fait la stylisation de fers de râteaux utilisés comme figures héraldiques (les manches des râteaux ne sont habituellement pas représentés dans les armoiries).
Ces espèces de chauves-souris sont en fait la stylisation de fers de râteaux utilisés comme figures héraldiques (les manches des râteaux ne sont habituellement pas représentés dans les armoiries).
Rethel, Champagne, 1405 [écu transformé en bannière ; cf. l'original ci-dessous] |
lundi 29 octobre 2012
Ordre de description en langue du blason
Ce billet sera majoritairement en noir et blanc, ce qui permettra de faire ressortir en rouge les numéros précisant dans quel ordre le blasonnement doit être énoncé.
Il est intéressant de noter que l'ordre dans le blasonnement peut différer d'une langue à l'autre. Par exemple, pour Bourgogne "dit ancien" (ancien duché de Bourgogne), on relève :
Il est intéressant de noter que l'ordre dans le blasonnement peut différer d'une langue à l'autre. Par exemple, pour Bourgogne "dit ancien" (ancien duché de Bourgogne), on relève :
Le duc de borgongne, LBR pl. 6, 13 (©AN) |
samedi 20 octobre 2012
Der Schwanenhals der Edlen von Sebs und Lyne
La famille Sebs und Lyne est originaire de la région du sud-Tyrol (actuellement à la frontière nord de l'Italie). Le patronyme a pris plus tard la graphie Schabs.
On trouve leurs armoiries pour la première fois en 1365. La famille, qui a vécu dans le village de Schabs depuis l'an 1147, était florissante au XIVe siècle et s'est éteinte en 1506 avec Peter von Sebs. Il existe une pierre tombale du XIVe s. gravée avec leurs armoiries dans l'église du village voisin, Rodeneck.
Les armes de la famille von Sebs ont survécu dans celles de la commune de Natz-Schabs (ITA Naz-Sciaves) qui est le regroupement de plusieurs villages.
N.B. Mise à jour le 14/12/2013.
On trouve leurs armoiries pour la première fois en 1365. La famille, qui a vécu dans le village de Schabs depuis l'an 1147, était florissante au XIVe siècle et s'est éteinte en 1506 avec Peter von Sebs. Il existe une pierre tombale du XIVe s. gravée avec leurs armoiries dans l'église du village voisin, Rodeneck.
Les armes de la famille von Sebs ont survécu dans celles de la commune de Natz-Schabs (ITA Naz-Sciaves) qui est le regroupement de plusieurs villages.
N.B. Mise à jour le 14/12/2013.
"Schild geteilt. Oben auf Rot silberner Reiherkopf nach rechts, unten auf Silber in drei roten Flammen auslaufend" (source) ou encore "Das Wappen ist in zwei Teile geteilt, die obere Hälfte ist rot mit einem silbernen Reiherkopf, der nach rechts zeigt (nach alten Überlieferungen könnte dies auch ein Schwan sein). Die untere Hälfte ist silbern in drei roten Flammen auslaufend" (source), Wappen der Gemeinde Natz Schabs ©Gemeinde Natz Schabs |
dimanche 14 octobre 2012
Les ordres militaires de la péninsule ibérique : Santiago - Calatrava - Alcántara - Avis - Montesa - Cristo
La naissance des ordres militaires et religieux au Moyen Âge a souvent été mise en relation avec les croisades.
Dans la péninsule ibérique, leur origine a été liée tout spécialement à la Reconquista, reconquête progressive des territoires (Al-Andalus) de la péninsule, occupés par les Almohades (dynastie berbère) appelés "Maures" par toutes les populations chrétiennes de l'époque.
Le terme "ordre" recouvre ici la notion de confrérie militaire, qu'elle soit religieuse ou laïque (CNRTL : "Groupe, association de personnes obéissant à des règles religieuses, morales, professionnelles"). Quand les membres de l'ordre sont des religieux, ils suivent la règle d'une maison-mère, comme le font les Cisterciens par rapport à Cîteaux. On constate qu'au Moyen Âge les moines peuvent aussi être des guerriers. Dès que les ordres furent rattachés à des souverains, ce qui en faisait des ordres royaux, toute personne pouvait être faite "chevalier", à titre honorifique, sans avoir été moine auparavant, ce qui, dès lors, permis d'y accueillir aussi des femmes. Quand les ordres devinrent laïcs, tout lien avec l'Église et avec la maison-mère fut alors coupé.
La disparition de l’ordre du Temple fut à l’origine de la création de deux nouveaux ordres.
N.B. Le sujet de ce billet était complexe à traiter. Un grand merci à L.C. pour sa relecture attentive.
Dans la péninsule ibérique, leur origine a été liée tout spécialement à la Reconquista, reconquête progressive des territoires (Al-Andalus) de la péninsule, occupés par les Almohades (dynastie berbère) appelés "Maures" par toutes les populations chrétiennes de l'époque.
Le terme "ordre" recouvre ici la notion de confrérie militaire, qu'elle soit religieuse ou laïque (CNRTL : "Groupe, association de personnes obéissant à des règles religieuses, morales, professionnelles"). Quand les membres de l'ordre sont des religieux, ils suivent la règle d'une maison-mère, comme le font les Cisterciens par rapport à Cîteaux. On constate qu'au Moyen Âge les moines peuvent aussi être des guerriers. Dès que les ordres furent rattachés à des souverains, ce qui en faisait des ordres royaux, toute personne pouvait être faite "chevalier", à titre honorifique, sans avoir été moine auparavant, ce qui, dès lors, permis d'y accueillir aussi des femmes. Quand les ordres devinrent laïcs, tout lien avec l'Église et avec la maison-mère fut alors coupé.
La disparition de l’ordre du Temple fut à l’origine de la création de deux nouveaux ordres.
N.B. Le sujet de ce billet était complexe à traiter. Un grand merci à L.C. pour sa relecture attentive.
- Orden de Santiago de la Espada
- Les ordres nés pendant la Reconquista : Calatrava, Alcántara et Avis
- Les ordres nés suite à la disparition de l'ordre du Temple : Montesa et Cristo
Les quatre ordres royaux espagnols [au 1 : Santiago ; au 2 : Calatrava ; au 3 : Montesa ; au 4 : Alcantara]. Escudo de Armas del Regimiento de las Órdenes Militares de 1793, Espagne (source) |
mardi 18 septembre 2012
Les Joinville-Geneville
Jean ou Jehan de Joinville (1225-1317), biographe du roi saint Louis était le fils de Simon de Joinville et de Béatrice ou Béatrix d'Auxonne. Il devint très jeune sire de Joinville et sénéchal de Champagne à titre héréditaire auprès du comte Thibaut IV. Deux de ses frères cadets, Geoffroi (ou Geoffrey, v.1226-†1314) et Simon (†1277) partirent à la cour d'Henry III d'Angleterre et furent connus sous le nom de Geneville. Geoffroi fonda une famille en Irlande mais ses descendants revinrent en France. Simon, quant à lui, ne fit qu'un court séjour en Angleterre.
[trois broyes, au chef chargé d'un lion issant, écu de Joinville entouré d'un croissant, d'une rose et d'une fleur de lis], sceau de la ville de Joinville (©Archives de l'Aube, D5483) |
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